Pour être honnête, je ne me voyais pas vous écrire une critique de ce jeu. Il est de ces expériences qui ne se racontent pas, de ces expériences qu’il faut vivre soi-même. Vous n’êtes pas sans savoir que je voue un culte à Red Dead Redemption. Son histoire, son univers et sa réalisation ont abouti aux 15h de jeux les plus intenses que j’ai vécu. Et pourtant, malgré cette formidable aventure, je n’ai jamais écrit la moindre ligne à son propos. Plus récemment, j’ai été captivé par le jeu The Walking Dead dont je suis ressorti chamboulé. Mais aujourd’hui, je compte enfin vous dévoiler mon ressenti envers un des jeux qui m’a le plus marqué. Moins qu’un jeu, plus qu’un film, j’ai cette fois franchi le pas et me suis décidé à vous parler de ma troisième meilleure expérience de joueur. C’est sur Playstation Vita que ça se passe et plus précisément sur le premier volet de Trigger Happy Havoc : DanganRonpa.
Pour commencer, j’ai jugé important de faire un petit récapitulatif de la première heure de jeu. Donc oui, je vais vous spoiler le prologue, ou du moins l’histoire qui, si vous avez déjà lu un test de ce jeu, ne vous sera pas du tout étrangère. DanganRonpa, c’est l’histoire de 15 adolescents admis dans la plus prestigieuse des universités japonaises. Chacun excellant dans un domaine, l’école démarchant ainsi chaque année l’élite du pays pour intégrer cette fabuleuse école. Nous incarnons donc Makoto Naegi dont la particularité est d’avoir été sélectionné au hasard parmi tous les étudiants du pays, lui octroyant ainsi le titre d’Ultimate Lucky Student ou littéralement l’étudiant le plus chanceux. Fort de ce coup du destin, Makoto se prépare donc à faire sa rentrée dans la Hope’s Peak Academy, porteuse de l’espoir d’un avenir brillant pour notre jeune protagoniste.
Mais le premier jour que ces étudiants attendaient tous va très vite virer au cauchemar. Dès notre entrée dans le hall, Makoto s’évanouit pour se réveiller dans une salle de classe. C’est d’un air hébété que nous prendrons ensuite la direction du hall de l’université pour chercher des réponses à nos questions. Très vite, nous ferons la connaissance de 14 autres personnages auxquels il est arrivé la même chose. Enfermés sans possibilité de sortie, la tension au sein du groupe va rapidement grimper avant l’apparition d’un nouveau personne à-même d’apporter des réponses aux préoccupations du groupe.
Petit ourson à l’apparence moitié maléfique moitié mignon, Monokuma s’introduit et lève le voile sur l’objectif recherché au travers de ce kidnapping soigneusement organisé. Makoto et ses comparses apprennent ainsi qu’ils sont retenus en captivité et que leur unique moyen pour envisager de sortir de cet établissement est d’obtenir son diplôme. Cette méthode, d’apparence banale, va rapidement laisser place à la stupéfaction de l’assemblée quand Monokuma annoncera que les conditions d’obtention du diplôme sont l’assassinat d’une personne du groupe sans se faire découvrir. Rapidement, ce kidnapping va donc prendre une tournure sadique…
Mais qu’est-ce que DanganRonpa donne une fois la cartouche insérée ? Simplement, ce jeu est un subtil mélange entre un point’n click et un Visual Novel. Aux commandes de Makoto, notre rôle sera donc de développer des liens amicaux avec les personnages que l’on jugera intéressants pour gagner leur confiance et obtenir leur aide lors de certaines phases de jeu. En effet, DanganRonpa se découpe en plusieurs séquences par chapitre.
En tout premier, on aura donc à cœur de pouvoir se balader dans l’établissement, de discuter avec les autres personnages et d’en apprendre un peu plus sur leur passé. Ces phases de « Free Time » permettent ainsi de débloquer des aptitudes qui nous serviront lors de la dernière phase de chaque chapitre. La phase de Free Time est ensuite suivie par la première péripétie qui est la découverte d’un corps.
Ainsi débute une phase beaucoup plus proche du point’n click qui est l’investigation. Makoto devient pendant ce temps-là un détective chargé d’inspecter chaque pièce reliée à l’évènement tragique dans le but de récolter un maximum d’indices. Il sera ainsi de notre devoir d’interroger chaque protagoniste afin de lever le voile sur les zones d’ombre et confronter les alibis de chacun pour commencer à établir quelques soupçons. Contrairement à ce que j’ai pu lire de part et d’autre sur certains sites, cette phase d’investigation est loin d’être molle. Réellement dynamique, la phase d’investigation dispose de plein d’outils pour effacer le peu de temps mort qu’on est capable de rencontrer. En effet, le joueur dispose par exemple d’une carte indiquant chaque pièce à examiner et même d’une fonction de téléportation à l’entrée desdites pièces. Cette combinaison d’outils ne laisse aucune place à l’ennui et fera vraiment marcher vos méninges, déplaçant vos soupçons d’un personnage à un autre au fil de la découverte de nouvelles pièces à conviction.
Une fois l’ensemble des données à recueillir dénichées commence alors l’ultime phase appelée le « procès ». Confrontation entre tous les survivants, c’est à ce moment du jeu que vous serez chargés de contrer les accusations ou les incohérences lors de la restitution des faits. Mêlant plusieurs mini-jeux, on sera ainsi amené à trouver des mots, sortir la bonne preuve au bon moment pour lever une part de mystère ou encore une ou deux petites séquences qui apportent une réelle diversité à un procès qui peut durer jusqu’à une heure !!
Parlons-en de la durée de vie tiens. Comptez sur 30h de jeu pour boucler l’aventure. Je ne vais pas vous mentir, une fois ces 30h et la fin du scénario, la rejouabilité est quasi nulle. Les chasseurs de trophées trouveront peut-être la motivation de refaire certains chapitres pour améliorer leur score de procès mais le commun des joueurs préfèrera ranger la cartouche dans un coin de leur ludothèque, marqués par l’ingéniosité et la profondeur de ce scénario et de ses rebondissements.
Moins lourd qu’un Visual Novel pur, DanganRonpa est de ces jeux dont je suis tombé amoureux. Un scénario captivant, des péripéties haletantes, un gameplay qui fait fait varier les plaisirs, une durée de vie conséquente, rien n’a été laissé au hasard dans ce jeu. Le seul défaut que je pourrai faire à ce jeu est de n’être disponible qu’en anglais ou en Japonais pour sa version PSP sortie il y a quelques années. Conséquence d’un public visé relativement restreint, la contrainte économique évidente n’a pas incité les localisateurs à nous gratifier du Multi 5 habituel. Malgré ça, j’invite tous les possesseurs de Playstation Vita à l’aise avec l’anglais à tester cette merveille. Si vous avez aimé le jeu The Walking Dead, nul doute que vous serez conquis par cette nouvelle licence fraîchement débarquée sur le marché occidental. Pour les sceptiques, partez dans l’idée que l’on lit plus que l’on joue, à voir si vous êtes prêts à vous investir dans cette expérience…
PS : Face au succès de l’épisode, NIS America a d’ores et déjà annoncé la localisation de la suite de Danganronpa 1. Préparez votre automne 2014, la suite de cette pépite arrive.
J’aime déjà le premier coup d’œil et ton article donne envie de l’essayer. Il me rappelle des mangas.