Bon, autant j’avais trop rien à dire ces derniers mois parce que tout le monde suivait ça un peu de loin, autant l’histoire a pris énormément d’ampleur ces derniers jours en vue de l’Assemblée Générale d’Ubisoft. Et face à l’impossibilité d’en parler correctement sur Twitter dû aux limitations de caractères, j’ai décidé de dépoussiérer ce qui fut un temps une plateforme d’expression sur laquelle j’écrivais “régulièrement”. Pour de vrai, petit aparté avant de rentrer dans le coeur du sujet de cet article : J’ai énormément d’idées pour ce blog et le fait est que je passe plus de temps à avoir des idées qu’à les concrétiser. Si je réalisais ne serait-ce qu’un dixième de toutes les idées que j’ai, j’aurai du contenu pour plusieurs mois sans aucun soucis… Mais promis, je vais m’y mettre… (Combien de fois j’ai dit ça ?).
Ubisoft j’te comprend, mais j’te cautionne pas. C’est pas parce que t’es français et que je suis un joueur qu’on est sensés avoir plus d’affinités toi et moi. T’as choisi d’être sur la même longueur d’onde que d’autres géants de l’industrie du jeux vidéo comme Electronic Arts et Activision. T’as choisi de t’ouvrir aux requins du monde capitaliste. T’as choisi d’avoir la majorité de ta force de travail à Montréal et plus en France.
T’es pas bien différent des autres éditeurs/développeurs hein.
Tu fonctionnes comme eux.
Et du coup, ta communication de ces dernières semaines à base de “We are Ubisoft” “I BelYVES” (Non sérieusement, le I BelYves je m’en remet pas) est juste hypocrite. D’où ça vient cette ouverture vers le consommateur, vers le salarié, hein ? Est-ce que ça vient d’une prise de conscience comme quoi il faut retourner l’opinion du peuple parce qu’on se rend compte qu’au final, ah bah ouais, on est côtés en bourse et de ce fait sujet à ses règles ? C’est le retour de bâton mon pote. T’as pu recruter des milliers de collaborateurs parce que des gens ont injecté des fonds dans ton entreprise. T’as pu créé des jeux parce que des gens blindés de frics ont compris que y’en avait encore plus à se faire en misant sur toi. Et maintenant y’a un gros requin qui a compris c’que tu valais et qui veut une part du gâteau, et une vraie bonne grosse part, bienvenue. “Hello world”, comme ils disent.
Je sais pas quoi vraiment dire de plus en fin de compte. Ubisoft c’était aussi Gameloft, aka du gros caca sans valeur créative. Ubisoft c’est le rachat de Ketchapp y’a quelques jours, un studio critiqué pour passer son temps à cloner des jeux de puzzle sur mobile et à les republier derrière. Expliquez moi c’est quoi la volonté derrière ce rachat en pleine période où les mecs tentent de faire valoir leur indépendance et leur créativité. J’suis perdu moi.
Je suis pas con non plus hein. J’ai vu Child of Light, j’ai vu Valiant Hearts, j’ai vu les anciens Rayman, mais c’est pas ça le coeur de l’entreprise Ubisoft. Le coeur de cette entreprise c’est The Division et son season pass, c’est The Crew et ses DLC, c’est Assassin’s Creed et ses patchs, c’est Far Cry et ses season pass/patchs/dlc, c’est… Vous l’avez compris. Remplacez The Division par Fifa, The Crew par Battlefield et Assassin’s Creed par Les Sims et oh, c’est Electronic Arts.
Je vous comprend hein, défenseurs d’Ubisoft et des frères Guillemot. J’ai des contacts dans ma TL qui y ont bossé (Bisous Margot :3), je comprend la crainte de passer de un bon jeu par an à zéro, je comprend les possibles répercussions sur les familles de développeurs que ça peut engendrer, mais moi j’en veux à Ubisoft de s’être voilés la face pour au final prendre à parti ses salariés/ses clients pour les défendre après, désolé mais je pense ne pas être trop loin de la vérité, les avoir traité comme toutes les entreprises du milieu le font, c-a-d pas très bien.
Tout ça pour dire que oui : Si un jour Vivendi se retrouve à avoir un droit de parole et de veto sur chaque décision créative, bah les quelques bons jeux qui sortaient des studios se feront encore plus rares. Pour le reste, vous en faites pas hein, Watch Dogs 3 sortira toujours, Far Cry 6 aussi, j’en passe des suites et des meilleures.
Mais me faites pas dire ce que j’ai pas dit hein. Non je ne souhaite pas qu’Ubisoft “devienne” encore plus capitaliste qu’il ne l’est déjà. Je pense juste que si ça devait arriver, bah ça serait mérité, et que personne ne devrait les pleurer.
Et du coup je finis ces lignes en même temps que l’Assemblée Générale se clôture. Vivendi n’a apparemment rien tenté et Yves Guillemot garde sa place à la tête du conseil d’administration. Well played Ubi, but it’s not over.
Voilà, c’est tout pour mon petit coup de gueule, et du coup c’est un article ! Hip hip hip, hourra !