Avant de commencer, j’aimerai juste te mettre en garde lecteur. Ce que tu t’apprêtes à lire est hautement susceptible de te révéler des parties du scénario principal du jeu. Okai, je n’en suis pour l’instant qu’au début, mais si tu souhaites conserver un maximum de découvertes en faisant le jeu par toi-même, je te conseille de faire demi-tour et de plutôt lire autre chose disponible dans mon domaine. Pour les autres, bonne lecture 🙂
Je suis Yankif Je m’appelle Yankif et aujourd’hui marque le tournant d’une vie que je croyais scellée à un unique destin. Ma vie n’a pas toujours été ce que j’ai souhaité qu’elle soie, et on peut dire que j’ai récemment touché le fond. Le peloton d’exécution était vraiment la dernière fin de carrière que j’envisageais pour ma personne, encore moins aux côtés du chef de la faction des Stormcloaks… Et pourtant j’y étais bel et bien, dans cette charrette en direction d’Helgen. Une fois sur place, j’ai compris que j’allais mourir chez moi, sur les terres qui m’ont vu naître.
Cette place forte était très loin de ressembler à ce que j’étais en mesure de me souvenir dans ma mémoire d’enfant. Il faut dire que si les alentours m’ont vu naître, ils n’ont pas pu assister à mon évolution, les aléas de la vie faisant que j’ai été contraint de grandir ailleurs.
Notre entrée fut remarquée par la populace. Évidemment, des hommes condamnés à mourir, ça fait toujours son petit effet dans un village uniquement rythmé par les battements de saison, les rondes des gardes et les cycles de culture, mais j’aurai espéré le contraire. Faire face aux insultes et aux jugements de parfaits inconnus qui n’ont aucune idée de votre condition de vie est quelque chose que je ne peux pas accepter. Mais bon, vu qu’eux sont des “gentils” et que c’est moi qui me retrouve dans le couloir de la mort, je suppose que ce jugement n’a que peu de valeurs aux yeux de tous…
Il y avait ce gars dans la même situation que moi. Je ne me souviens plus de son nom, mais il est était probablement le plus couillu de nous tous. Je ne sais pas si cette personne en avait marre de vivre ou s’il cherchait vraiment la rédemption mais il a volontairement fait face au bourreau pour subir sa punition, quelques minutes après notre arrivée, coupant même le religieux de la place forte dans son discours. Dès lors, tout est allé très vite… Le capitaine de la Garde qui l’a mis en position et le bourreau qui soulève sa hache, le bruit caractéristique de la lame qui fend l’air et qui cogne sèchement contre la nuque de cet homme, la tête dissociée du reste de corps qui tombe dans la cagette et le silence du premier condamné ayant purgé sa sentence…
Ces quelques secondes interminables furent brisées par un hurlement dont on ignorait sur le moment l’origine. Cette question fut rapidement éludée face aux propos précipités de la capitaine qui souhaitait voir notre exécution s’achever rapidement. Apparemment, j’étais le prochain sur la liste. Enjoint à avancer face au bourreau, je m’exécuta, incapable de penser à autre chose que la sensation de l’acier qui allait bientôt rencontrer ma nuque… C’était le début de la vraie fin…
A ce moment, un second hurlement, irréel, retentit dans le fort et… Un Dragon. Un Dragon apparut au beau milieu du fort. Quand j’y repense, j’ai l’impression que les scènes qui suivirent se sont déroulées au ralenti mais en fait, je pense juste que la totalité de l’effectif sur place a mis du temps à percuter qu’il y avait réellement un vrai Dragon juché une quinzaine de mètres au dessus de nos têtes. Les premiers esprits remis en place furent les plus prompts à réagir, et ça ne venait pas de l’infanterie impériale. Que voulez-vous, c’était l’occasion rêvée pour les prisonniers autour de moi de tenter une ultime évasion. Que risquaient-on ? C’était soit le bourreau, soit le monstre au souffle enflammé. Tout était chaos autour de nous, le Dragon ayant déjà entamé sa danse apocalyptique, faisant plier bâtiments et hommes comme s’ils n’étaient que château de cartes.
La suite des événements est encore floue dans ma tête. Je me suis retrouvé à courir après un garde du fort. Pourquoi je l’ai suivi ? Il me paraissait être ma seule chance de sortir indemne de cette catastrophe, et quand on a frôlé la mort, l’instinct devient le meilleur allié de la survie. C’est ainsi que l’on s’est engouffré dans les catacombes du fort, à la recherche d’une sortie le plus loin possible. Faisant fi de ma situation de prisonnier et Hadvar s’étant présenté, j’ai pu rapidement mettre la main sur une épée en acier, suffisante pour tuer si nécessaire, et de quelques vêtements plus chauds que les simples haillons sensés me protéger des conditions difficiles de la région. Ensuite, ce fût une course effrénée vers la sortie. Le chemin ne fut néanmoins pas chose aisée. Allez savoir pourquoi, il y avait un petit bataillon de Stormcloak sous le fort contre lesquels nous n’avons pas pu éviter l’affrontement. Leur présence en ces lieux soulèvent énormément de questions pour lesquelles je ne préfère pas encore avancer d’hypothèses, mais une corrélation entre la présence d’Ulfric, le chef de leur faction, du Dragon et de ce bataillon croisé sous terre ne me paraît pas totalement dénuée de crédibilité. Fort heureusement, leur médiocrité à l’épée et à l’arc n’ont pas tenu longtemps face aux talents réunis en escrime d’Hadvar et moi-même. Après une longue course entrecoupée de visions du Dragon, nous sommes parvenus à trouver une sortie loin de ce vacarme et de ces images digne de ce qu’un scribe pourrait conter comme étant la fin du monde. J’ai encore ces regards terrifiés dans la tête et l’air faussement courageux de la garde face aux capacités dévastatrices de cette gigantesque bête. C’était comme si tout ce qui était auparavant immobile autour de nous se transformait en arme létale pour le Dragon. Des pans entiers de chaumière s’écroulaient tandis que les quelques pièces encore apparentes se retrouvaient en proie aux flammes. La mort accompagnait chacun des mouvements de cette bête; Horrible n’est pas un adjectif suffisant pour décrire le potentiel meurtrier d’un monstre comme celui-ci…
En attendant, j’étais vivant, Hadvar me faisant face. Je repense encore à son attitude envers moi, passant de prisonnier condamné à la peine capitale à allié de force dans cette course pour la conservation de sa vie. Les pas qui suivirent cette escapade furent comme le début d’une nouvelle vie. J’étais libre, et même si j’étais techniquement encore condamné à l’exécution, je me sentais libre. Nous fîmes ensuite route vers Riverwood, où Hadvar souhaitait rejoindre la forge de son oncle et les prévenir de la menace qui rôdait autour de la zone. Globalement, le chemin se fit sans encombres mis à part une légère altercation avec deux loups sauvages et nous arrivâmes rapidement aux portes du village. De la, je fis la connaissance d’Alvor et Sigrid qui m’offrirent un toit pour la nuit et de multiples rations de nourriture. Suite à ça et face à la menace évidente que représentait un Dragon, Alvor me proposa de me rendre dans le village du Jarl de la région pour lui quémander assistance. Riverwood est en effet une place n’abritant que les paysans du coin, avec pour seuls capacités militaire les chasseurs du village. Face à ce constat, l’hospitalité de mon hôte et le respect que je devais à Hadvar, j’ai accepté cette requête et me suis ainsi mis directement en route vers Whiterun avec l’objectif de prévenir le Jarl Balgruuf du danger imminent.
Sur la route et malgré l’importance de ma mission, je n’ai pas pu m’empêcher d’éviter le sentier principal pour m’enfouir dans le calme ambiant de la forêt, l’arc à la main avec l’espoir de chasser du gibier pour ensuite profiter de la saveur d’une cuisine dont tout le mérite me serait revenu. Grand mal m’en pris vu que les seules choses que j’ai croisé furent des bandits, piètres épéistes mais dangereux quand même.
Une fois arrivé à Whiterun, j’ai rapidement pu avoir l’occasion de rencontrer et parler avec le Jarl en personne. Fort de son intelligence, il a suggéré de lui-même de détacher une partie de ses troupes à Riverhood pour protéger son peuple. A ce moment la, je réfléchissais déjà au sens que j’allais cherché à donner à ma vie une fois de retour à Riverwood…
Ces pensées furent coupées nettes par le Jarl qui m’enjoint à rencontrer le mage du village dans son laboratoire. Il se trouvait que cette dernière personne pouvait avoir besoin d’une personne comme moi. C’est accompagné de mes interrogations que nous sommes donc allés rendre visite à la mystérieuse personne travaillant dans une pièce tout autant énigmatique. Des fioles de toutes les couleurs côtoyaient d’épais bouquins indéchiffrables eux-mêmes reposants près de complexes agencements de tubes remplis de liquides occupés à se balader et à se mélanger dans de multiples vases de formes et de contenus différents.
Les présentations faites, Farengar m’expliqua donc qu’il travaillait sur un projet en rapport avec les dragons. Malgré la curiosité dont j’ai fait preuve, je n’ai pas été en mesure de vraiment comprendre tout ce dont il a bien voulu me faire part mais j’ai bien assimilé le fait que l’on me confiait une mission d’un intérêt capital dans l’espoir de préserver la pérennité du comté dirigé par Balgruuf the Greater. Il s’agissait désormais de me diriger vers Bleak Falls Barrow, un temple érigé au sommet d’une falaise enneigée non loin de la érigée à l’époque en l’honneur des Dragons, et de récupérer une relique qui contiendrait des réponses sur le pourquoi du comment un Dragon s’est-il retrouvé à dévaster toute une place forte la veille et aussi d’en savoir plus sur cette race de bête aux pouvoirs légendaires.
C’est donc fort de cette quête que je fis route vers ma destination, me remémorant les mots d’Hadvar lorsque l’on était passé non loin de cet endroit la veille : “Quand j’étais jeune, on nous racontait des histoires, comme quoi le lieu était hanté. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais encore actuellement, cet endroit m’effraie. Bien courageux est celui qui osera pénétrer ce temple.”. Ces phrases résonnent dans ma tête tandis que je fais route vers cet endroit et que mon souffle se fit de plus en plus frais à mesure que je gravissais les rochers.
Non loin du temple que je visais, je me suis retrouvé, une fois de plus, face à trois bandits campant dans ce qui s’apparentait comme une tour de guet abandonnée. Le combat fut rude mais intense et je m’en suis sorti sans une seule égratignure.
Quelques dizaines de mètres plus loin et tandis que je m’approchais enfin des fondations du temple, je dus encore faire face à quatre bandits. Je ne sais pas trop ce qu’il faisait en ce lieu mais je n’eus aucun mal à m’en défaire.
C’est l’âme souillée de leurs morts que j’en ai profité pour récupérer quelques pièces de leur équipement. J’avoue être étonné du nombre de bandit que l’on peut croiser sur nos routes. Mon compteur de cadavres n’a cessé de croître depuis mon évasion du fort d’Helgen et malgré que ce ne soient pour la totalité que des vies de bandit, je me sens mal à l’idée d’avoir coupé à jamais le souffle d’autant de personnes. A l’heure où j’écris ces lignes, cette danse macabre m’a néanmoins permis de me constituer un équipement ma foi convaincant. Un arc de chasseur et un carquois rempli d’une trentaine de flèches se reposent avec d’imposantes haches à doubles tranchants elles-mêmes pendantes aux côtés d’une lame courte, d’un bouclier en métal et d’une épée longue. Les bandits, s’ils n’ont aucun talent dans le maniement de ces armes ont néanmoins très bon goût dans le choix de leur équipement…
Vu le mystère qu’incarne ce lieu pour moi, j’ai préféré établir mon campement à l’entrée du temple, à l’abris des rafales qu’accompagne l’altitude d’un tel lieu. Je ne peux m’empêcher de repenser aux événements récents et à quel point ma vie a pris un tout autre sens. L’ardoise de ma précédente vie est comme effacée et j’ai le loisir de tout reconstruire. Je ne sais pas où cela va me mener, mais une chose est sûre, tout ceci est pour moi un nouveau départ…